BRÉSIL. CRAINTES
POUR LA SÉCURITÉ / EXPULSION FORCÉE. Environ 500 membres
de la communauté indigène des Pataxo
Ha-Ha-Hae.
Le 24 janvier 2006, des
membres de cette communauté ont occupé des terres dans la région
d’Alegrias, municipalité d’Itajú do Colônia, État
de Bahia. Depuis cette date, ils ont été rejoints par d’autres
membres de cette communauté, installés dans les environs. Il y
a en ce moment environ 500 protestataires sur place. Récemment, des coups
de feu ont été tirés, selon toute apparence par un tueur
à gages, en direction d’une voiture qui transportait un indigène
malade vers l’hôpital de la ville voisine d’Itajú do Colônia.
Un hélicoptère a survolé la scène en décrivant
des cercles et la police fédérale s’est déployée
autour du camp pour procéder à l’expulsion.
INFORMATIONS
GÉNÉRALES
La
constitution du pays fait du gouvernement fédéral le protecteur
de la terre brésilienne et, à ce titre, lui fait obligation de
transférer les terres ancestrales aux populations indigènes. Le
complexe processus de transfert que cela implique a été confié
à la Fundação Nacional do Indio (FUNAI, Fondation nationale
indienne), chargée de la protections des indigènes et de leurs
terres.
L’incapacité
de l’appareil judiciaire à se prononcer sur les réclamations relatives
à la terre et la durée excessive des affaires en cours ont créé
une situation qui maintient les indigènes du Brésil dans un grand
dénuement et les privent de façon durable de leurs droits élémentaires.
En attendant qu’il soit statué sur leurs demandes, ils sont victimes
d’actes de harcèlement et d’intimidation de la part des puissants propriétaires
terriens locaux. Dans beaucoup de cas, ce sont les années d’inaction
de la part des tribunaux qui ont poussé les indigènes à
l’action directe, c’est-à-dire à l’occupation des terres ancestrales
qui leur avaient été promises. Nombre de ces occupations ont été
suivies d’expulsions forcées conduites par les forces de l’ordre. En
décembre 2005, les peuples Guarani-Kaiowà du Matto Grosso do Sul
ont été chassés lors d’une vaste opération menée
par la police fédérale. À la suite de cette opération,
des propriétés indigènes ont été incendiées
et la communauté a subi des actes de harcèlement (voir l’AU 178/05,
AMR 19/016/2005 du 28 juin 2005 et ses mises à jour). Dix jours après
l’expulsion, un membre de cette communauté a été abattu
par des gardes armés au service des propriétaires fonciers. En
janvier 2006, dans l’État d’Espírito Santo, la police a eu recours
à des balles en caoutchouc et à des gaz lacrymogènes pour
expulser des membres des peuples Guarani et Tupinikim de leurs terres ancestrales,
faisant douze blessés. La communauté Pataxo Ha-Ha-Hae risque de
subir le même sort dans les semaines qui viennent.
En
janvier 2006, Amnesty International a rencontré Mercio Gomes, président
de la FUNAI, pour lui faire part de sa préoccupation quant aux violences
de la police fédérale au cours de ces expulsions. Il a répondu
qu’il soutenait l’action de la police fédérale. Selon lui, elle
n’a pas d’autre choix que d’agir avec détermination, car il lui est arrivé,
dans le passé, d’être humiliée dans ce genre d’opérations.
Il a d’autre part affirmé ne pas être en mesure de remettre en
cause les méthodes utilisées par les policiers, car il doit souvent
faire appel à eux pour assurer la protection des peuples indigènes.
ACTION
RECOMMANDÉE : dans les appels que vous ferez parvenir le plus vite possible
aux destinataires mentionnés ci-après (en portugais, en français
ou dans votre propre langue) :
APPELS
À
Esplanada
dos Ministérios, Bloco «T»
70712-902
Brasília – D.F., Brésil
Fax
: + 55 61 3322 6817
Formule d’appel : Vossa
Excelência, / Monsieur le Ministre,
Esplanada
dos Ministérios, Bloco T
Paris, 10 de Março de 2006
Exmo. Presidente da Republica Federativa do Brasil
Palacio do Planalto
70150-900 Brasilia - DF
Fax: (61) 411-2222 - protocolo@planalto.gov.br
Brasil
Pedimos através deste abaixo-assinado rever este processo demarcatório.
Não é possível o Brasil deixar novas famílias
indígenas a margem de uma
exclusão social como o ocorrido no mês de Dezembro com o
povo Guarani-Kaiowá, do MS.(no dia 15/dezembro de 2005 a polícia
despejou 700 índios Kaiowá).
O juiz de Ilhéus (Bahia) está dando liminar favorável
mais uma vez aos fazendeiros, da região das Alegrias e construindo o
interdito proibitório passando um documento para o STF (Supremo Tribunal
Federal).
O ministro Nélson Jobim afirma que esta terra não está
demarcada, alegando que os índígenas só podem retomar a
terra que esteja demarcada; O povo indígena só poderá retomar
estas terras com Ordem Judicial;para o julgamento desta terra será necessário
apoio de 07 ministros.
Nada é mais importante do que a proteção da vida
de nosso povo brasileiro.
Nós, através deste abaixo-assinado demonstramos nosso apoio
ao reconhecimento deste território indígena, esperando que o dia
17 de Março 2006 seja marcado pelo respeito ao povo
Pataxó Hãhãhãe.
Prezado Presidente contamos com seu apoio !
Nom/Prenom Adresse Ville/Pays