MANIFESTE INDIGÈNE

  Nous peuples indigènes du Brésil, participant au  V Forum  social mondial (du 26 au 31 janvier 2005), à Porto Alègre/Rio Grande do Sul, avons déjà  manifesté notre indignation devant la discrimination pratiquée à notre endroit, et le mépris, voire le déni du gouvernement Fédéral en ce qui  concerne :

  Notre requête de révision de nos droits. Notre demande de respect des limites de nos territoires.

  Notre dénonciation des violences pratiquées contre les communautés et leurs représentants. 

  A nouveau, et dans l’espoir d’être entendus : 

 Nous dénonçons, par la présente, la politique d’exclusion, l’attitude prédatrice, pratiquées par les «latifundiaires », au nom du développement  économique. Propriétaires terriens, monoculteurs, exploitant une main d’œuvre non spécialisée, sous payée, ceux ci exploitent sans scrupule les  bois précieux, les minéraux, et investissant sur le marché immobilier en s’appropriant, sans vergogne, nos terres.

 Pour des raisons de sécurité nationale, ou prétendues telles, nos territoires sont occupés par l’armée, considérablement réduits. Par décision des  tribunaux, gouvernement et latifundiaires ont déjà modifié les limites de nos territoires et nous empèchent de vivre décemment.

 Devant cet état de fait, nous proposons :

 1)Que tout soit mis en œuvre pour que s’accélèrent ;

-Le processus administratif fixant  les limites de nos terres indigènes.

-La mise en conformité des titres de propriété les concernant.

-La négociation avec ceux qui visent à s’approprier nos terres

 2)La mise en œuvre des conditions propices à la protection de nos territoires

-par un contrôle permanent et rigoureux garantissant la préservation et protection de la flore, des eaux vives, de l’ensemble de l’environnement.                                                                           

 3) La réparation des dommages causés par les grands travaux d’état, lesquels ont été effectués sans notre approbation, et s’avèrent catastrophiques pour les communautés indigènes.

 –L’annulation des projets programmés par le gouvernement, lesquels sont anticonstitutionnels.

Au nom du développement économique, l’implantation arbitraire de structures hydroélectriques et le détournement du cours des rivières et des fleuves ont affecté gravement l’équilibre de nos communautés.

4) L’homologation immédiate du territoire indigène Raposa do Sol, à Roraima (Nord du Brésil), en conformité avec l’arrêté ministériel 820/98 – MJ, ce afin de mettre un terme : -aux violences dont sont victimes les peuples MACUXI, WAPIXANA, INGARICO, TAUREPANG et  PATAMONA.

 –aux exactions de la faction anti-indigènes dans tout le pays, laquelle pense que nos terres peuvent être négociées au mieux de ses intérêts.

 5)La recherche et sanction des responsables des crimes et atteintes aux droits de nos communautés et représentants.

 6)La création d’un secrétariat d’état, directement sous la responsabilité du Président de la République, dont ses prérogatives seront à définir par les deux instances : mouvement indigène et Présidence de la République.

 7)La création d’une instance interministérielle : `CONSEIL NATIONAL DE LA POLITIQUE INDIGENE`, instance avalisée par les politiques pupliques, laquelle suppose notre participation, tant en ce qui concerne l’élaboration des statuts que la mise en œuvre de son fonctionnement.

Nous demandons également :

 8)Que le gouvernement fédéral se manifeste publiquement, se déclare responsable de la protection de tous les biens indigènes contre la décision du congrès do PLS 188 qui entend :

 -Annuler toutes les procédures de démarcation non encore conclues, en phase initiale. Ce, afin que les limites de nos terres puissent être négociées en fonction des intérêts économiques et politiques représentés au Sénat.

 9)décisions législatifs et administratifs les concernant.

Nous comptons sur l’aide des participants au  V forum social mondial et sur celle des populations toutes entières pour que soit garantie notre existence actuelle et future, notre pérennité en tant que peuples, jouissant de droits civiques et politiques.