MANIFESTE INDIGÈNE
Notre
dénonciation des violences pratiquées contre les communautés
et leurs représentants.
A
nouveau, et dans l’espoir d’être entendus :
Nous dénonçons, par la présente, la politique d’exclusion, l’attitude prédatrice, pratiquées par les «latifundiaires », au nom du développement économique. Propriétaires terriens, monoculteurs, exploitant une main d’œuvre non spécialisée, sous payée, ceux ci exploitent sans scrupule les bois précieux, les minéraux, et investissant sur le marché immobilier en s’appropriant, sans vergogne, nos terres.
Pour des raisons de sécurité nationale, ou prétendues telles, nos territoires sont occupés par l’armée, considérablement réduits. Par décision des tribunaux, gouvernement et latifundiaires ont déjà modifié les limites de nos territoires et nous empèchent de vivre décemment.
Devant cet état de fait, nous proposons :
-Le processus administratif fixant les limites de nos terres indigènes.
-La mise en conformité des titres de propriété les concernant.
-La négociation avec ceux qui visent à s’approprier nos terres
-par un contrôle permanent et rigoureux garantissant la préservation et protection de la flore, des eaux vives, de l’ensemble de l’environnement.
–L’annulation des projets programmés par le gouvernement, lesquels sont anticonstitutionnels.
Au nom du développement économique, l’implantation arbitraire de structures hydroélectriques et le détournement du cours des rivières et des fleuves ont affecté gravement l’équilibre de nos communautés.
4) L’homologation immédiate du territoire indigène Raposa do Sol, à Roraima (Nord du Brésil), en conformité avec l’arrêté ministériel 820/98 – MJ, ce afin de mettre un terme : -aux violences dont sont victimes les peuples MACUXI, WAPIXANA, INGARICO, TAUREPANG et PATAMONA.
–aux exactions de la faction anti-indigènes dans tout le pays, laquelle pense que nos terres peuvent être négociées au mieux de ses intérêts.
Nous demandons également :
-Annuler toutes les procédures de démarcation non encore conclues, en phase initiale. Ce, afin que les limites de nos terres puissent être négociées en fonction des intérêts économiques et politiques représentés au Sénat.
Nous comptons sur l’aide des participants au V forum social mondial et sur celle des populations toutes entières pour que soit garantie notre existence actuelle et future, notre pérennité en tant que peuples, jouissant de droits civiques et politiques.